LVMH : Résultats et analyse technique
Nicolas Du Repaire
Sales Trader
La conférence a débuté avec l'optimisme de Bernard Arnault, qui se dit "confiant, voire très confiant" pour LVMH en 2025. Toutefois, il a exprimé des inquiétudes sur la surtaxe d'impôt pour les grandes entreprises en France, craignant qu'elle n'encourage la délocalisation. Il a comparé l'optimisme observé aux États-Unis à la situation en France, décrivant cette dernière comme "un peu la douche froide."
Dans ce contexte de préoccupations fiscales et économiques, LVMH a récemment publié ses résultats financiers pour 2024. Ces résultats ont initialement provoqué une baisse de ses actions jusqu'à 8,5 % sur l'ADR à New York, avant de se stabiliser à -5 % à l’ouverture à Paris. Les ventes organiques de la division mode et maroquinerie ont diminué de 1 %, surpassant la baisse anticipée de 2,82 %. En Asie (hors Japon), les revenus organiques ont chuté de 10 %, mieux que les prévisions de -12,1 %, principalement en raison des inquiétudes concernant la demande en Chine. Par ailleurs, l'absence de croissance des dividendes pourrait également déplaire aux investisseurs.
Ventes et Résultats Opérationnels :
- Les ventes consolidées pour 2024 s'élèvent à 84,683 millions d'euros, en baisse de 2 % par rapport à 2023.
- Le résultat opérationnel courant est de 19,571 millions d'euros, en baisse de 14 %.
- La marge opérationnelle sur les ventes est de 23,1 %, en baisse de 3,4 points.
Performance par Secteur :
Secteur | Résultat Opérationnel Courant | Ventes |
Vins et Spiritueux | -35,7 % | -11 % |
Mode et Maroquinerie | -9,5 % | -3 % |
Parfums et Cosmétiques | -5,9 % | +2 % |
Montres et Joaillerie | -28,5 % | -3 % |
Distribution Sélective | -0,4 % | +2 % |
Le revenu opérationnel récurrent annuel était inférieur aux attentes, malgré des prévisions optimistes après les résultats de Richemont. Les actions de luxe européennes avaient bien commencé l'année, mais les résultats mitigés de LVMH ont déçu, pesant sur le Stoxx 600 et le CAC 40.
Les ventes de mode et maroquinerie ont baissé de 1 % au quatrième trimestre, soulevant des doutes sur une reprise rapide de la demande de luxe. Bien que ces chiffres soient légèrement meilleurs que prévu, ils ont déçu après le rapport optimiste de Richemont. LVMH a exprimé des inquiétudes quant à une reprise lente et inégale du secteur du luxe, en partie due à une baisse des achats par les consommateurs chinois.
Malgré une réduction de 5 % des dépenses marketing, le bénéfice de LVMH a déçu, avec un revenu opérationnel récurrent en baisse de 14 % à 19,6 milliards d'euros. Cependant, la division montres et bijoux a montré des signes de résilience, avec une augmentation inattendue des ventes au quatrième trimestre, notamment une hausse de 9 % pour Tiffany.
Le PDG Bernard Arnault a adopté un ton optimiste, décrivant 2024 comme "plus délicat" mais notant un bon début pour 2025, avec une croissance à deux chiffres pour Louis Vuitton. Il est confiant dans la progression de Dior et prévoit un marché américain "florissant". Une reprise dans les vins et spiritueux est possible dans les deux prochaines années, sans intention de vendre Moet Hennessy.
Analyste technique du titre :
Le titre a repris une trajectoire ascendante ces derniers mois. La divergence baissière de novembre a marqué le début de ce retournement, et depuis, le cours a franchi ses trois moyennes mobiles à court, moyen et long terme.
Avant les résultats, le titre a rencontré une résistance majeure à 765 euros, puis, à la suite des résultats mitigés, a cassé le léger support à 730 euros. Cela n'a pas remis en cause la tendance haussière, tant que le titre se maintient au-dessus de la zone des 655-680 euros.
Actuellement, le RSI pourrait servir de support. Le RSI reste en zone acheteuse sans divergence. Les niveaux actuels sont éloignés des zones critiques, à savoir les 655-680 euros, qui représentent un support clé, ainsi que le contact avec la moyenne mobile à 200 jours.
Pour continuer sur cette dynamique positive, il serait avantageux de dépasser à nouveau les 730 euros à court terme, puis de cibler les 765 euros, ce qui pourrait éventuellement mener à l’objectif des 815 euros pour le titre.
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