Niveau de stress : au plus bas
Christopher Dembik
Responsable de l'analyse macroéconomique
Hier, c’était une demi-journée de trading aux Etats-Unis donc sans surprise les volumes étaient bas. Ce sera encore pire aujourd’hui. Il n’y a rien à faire, à part tenter de saisir les mouvements techniques. Le niveau de stress de marché (qui peut être calculé en utilisant le VIX pour les actions) reste très bas. Nous sommes proche de nouveau d’un niveau de complaisance. Par nature, c’est une zone un peu à risque. Par conséquent, pas de précipitation pour ceux qui veulent acheter. Les anomalies de marché perdurent également. Seules 10 actions ont représenté le gros de l’appréciation de l’indice américain S&P 500 cette année (environ 32% de la performance). La situation est assez similaire à la Bourse de Paris avec une forte domination des valeurs du luxe. Pour être franc, ces déséquilibres peuvent subsister longtemps avant qu’ils ne se résorbent (sagement ou violemment). Cela ne veut pas dire qu’il faut rester à l’écart du marché. En revanche, cela signifie qu’il faut avoir conscience des risques éventuels d’une telle configuration (et chercher à diversifier son exposition au maximum). A court terme, nous doutons qu’il y ait beaucoup d’activité sur les places boursières. Il faudra attendre le début de la saison des résultats dans environ deux semaines et les banques centrales à la fin du mois pour qu’il y ait un peu de mouvements. Ensuite, ce sera le calme plat en août (à condition qu’il n’y ait pas de remous sur les taux de change, en particulier le yuan chinois et le yen japonais).
- Les marchés financiers ne pardonnent pas aux banques centrales qui tardent à agir pour lutter contre l’inflation. Résultat : un nouveau plus bas pour la couronne suédoise (SEK) a été atteint face à l’euro la semaine dernière. La paire EUR/SEK évolue autour de 11,80 actuellement. Notre objectif à 12,00 reste inchangé. En outre, la semaine passée, les banques publiques chinoises sont intervenues sur le marché pour vendre des dollars afin de limiter la dépréciation du yuan face au billet vert. Pour l’instant, cela n’a pas d’effet sur la paire EUR/CNH qui reste orientée nettement à la hausse. Mais la volatilité du CNH pourrait s’accentuer à court terme.
- C’est un peu passé sous les radars. En Chine, la sécheresse est le problème numéro un en ce moment. Le Nord-Est du pays connaît sa plus intense vague de chaleur de son histoire. La semaine dernière, Pékin et Tianjin (septième plus grande ville du pays) ont connu trois jours consécutifs avec des températures supérieures à 40 degrés – une première historique. Dans les plaines de Mongolie, la température est au-dessus de 38 degrés. Selon les prévisions météorologiques, le pire reste à venir dans les semaines à venir. Cela s’annonce mal pour les récoltes de maïs (le pays est le deuxième producteur mondial derrière les Etats-Unis) car la vague de chaleur touche exactement la zone de production. Il faut s’attendre à des récoltes en forte baisse. Mais il est trop tôt pour faire un premier bilan.
- Contexte difficile pour les métaux, en particulier pour le cuivre. En cause : la mauvaise dynamique chinoise et les fonds spéculatifs qui se positionnent à la baisse. La semaine passée, le cuivre a plongé sous sa moyenne mobile à 200 jours (sous 3825 dollars). C’est un signal technique important à surveiller. Les prochains seuils à prendre en compte : 3755 dollars et 3700 dollars. Ce n’est guère mieux pour l’or qui a atteint un point bas de trois semaines il y a quelques séances de cela. Le marché s’interroge sérieusement sur l’éventualité d’une récession aux Etats-Unis ce qui réduit évidemment l’attrait pour l’or (confiance du consommateur américain à un point haut depuis 2022, hausse des prix immobiliers pour le troisième mois consécutif…).
Rien à l’agenda économique. C’est un jour férié aux Etats-Unis (4 juillet) ce qui signifie que les volumes vont être anémiques toute la journée. Pareil du côté des entreprises. La saison des résultats commence dans environ deux semaines avec les valeurs bancaires américaines.
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