On continue
Christopher Dembik
Responsable de l'analyse macroéconomique
Rien de nouveau sous le soleil pour l’indice principal CAC 40 aujourd’hui. Les grandes bornes d’évolution que nous avons mentionnées hier restent en place (zone de soutien autour de 6600 points et zone de résistance principale autour des 6800 points). L’analyse technique confirme que le biais reste plutôt baissier à court terme, ce qui n’est pas surprenant. Il y a assez peu de bonnes nouvelles pour soutenir la cote (même si sur le compartiment des valeurs moyennes il y a beaucoup de mouvements). Les réunions des banques centrales prévues la semaine prochaine seront cruciales pour donner une tendance de fin d’année. Les investisseurs débattent beaucoup de l’ampleur de la hausse des taux et de l’éventualité d’un ralentissement. C’est important. Mais il y a autre chose à surveiller. Le diagnostic économique que porteront les banques centrales pour l’année 2023 et aussi le calendrier de réduction du bilan sont deux facteurs qui auront une influence bien plus grande sur la tendance boursière l’an prochain que le niveau des taux.
- La Morning Letter de Saxo Banque fait une pause méritée à partir du 19 décembre. Nous vous retrouverons de l’autre côté…en 2023 !
- Il y avait peu d’annonces hier. Aux Etats-Unis, la Maison Blanche doit un peu souffler. Les Démocrates conservent la majorité au Sénat (51-49) après la victoire de leur candidat en Géorgie (Warnock, réélu pour un nouveau mandat). Cela va éviter que le président Biden soit un canard boiteux. Cela va aussi renforcer les spéculations concernant une nouvelle candidature du résident de la Maison Blanche.
- Nous restons sur un marché boursier anormal. La séance de mardi a marqué la 58ème baisse de l’année de 1% ou plus. La dernière fois qu’il y a eu autant de mauvaises séances, c’était en 2008 au moment de la crise financière (source : Compound). En arrière-plan, il y a aussi beaucoup de mouvements sur les petites et moyennes valeurs. Outre la baisse importante de ce segment depuis le début de l’année, il y a énormément d’OPA, de sortie de bourse et de catastrophe industrielle. Certaines entreprises n’ont pas réussi leur passage en bourse. C’est par exemple le cas de Lysogène. La biotech fondée en 2009 a été placée en procédure de sauvegarde. Le titre de l’entreprise est très fortement volatile (avec une progression de 60 % parfois en une seule journée et des chutes à deux chiffres). C’est le quotidien de beaucoup de très petites valeurs (la valorisation est estimée autour de 11 millions d’euros). Comme beaucoup de valeurs technologiques, l’entreprise avait fait le choix de la bourse afin de lever plus de capitaux (qui sont essentiels dans le domaine d’activité de la recherche). Mais ce fut un échec. L’entreprise n’a pas réussi à convaincre les investisseurs. Nous sommes certains que l’année 2023 sera plutôt bonne pour les petites et les moyennes valeurs (difficile de faire pire qu’en 2022 en même temps). En revanche, il vaut mieux rester à l’écart des micro caps car ce sont des titres peu liquides et, parfois, même dilutifs.
- Sur le segment des valeurs moyennes, Euroapi a chuté en bourse hier (chute de plus de 18%) suite à un avertissement sur ses résultats pour 2022. Certaines des activités de production sur son site en Hongrie sont stoppées temporairement, ce qui risque de pénaliser la biotech en cette fin d’année. Euroapi a une valorisation de plus d’un milliard d’euros. Sur les six derniers mois, le cours de bourse est plutôt résistant dans un contexte de marché compliqué (progression de 18%). L’entreprise figure dans le portefeuille de beaucoup de fonds positionnés sur les biotechs. Toujours dans le même ordre de grandeur (plus d’un milliard d’euros de valorisation), le groupe Beneteau continue d’être bien orienté après une révision à la hausse des résultats lundi. L’entreprise construit des bateaux (business model qui a fait ses preuves depuis longtemps). Le titre est en progression de 25% sur les cinq dernières séances.
Les résultats d’entreprises continuent aujourd’hui avec Broadcom (semi-conducteurs et logiciels d’infrastructure), Costco (club-entrepôt accessible par adhésion aux particuliers et aux professionnels), Lululemon (une valeur que nous apprécions tout particulièrement chez Saxo Banque) et Chewy (détaillant en ligne aux Etats-Unis spécialisé dans les produits pour animaux).
Il y a peu de statistiques aujourd’hui. Les revendications hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis sont publiées à 14h30. Le consensus des économistes prévoit une hausse marginale à 230 000 contre 225 000 la semaine précédente. Ce n’est en rien inquiétant. En outre, la présidente de la Banque Centrale Européenne, Christine Lagarde, va prendre la parole à deux reprises (13h et 19h). Elle devrait confirmer que la banque centrale s’oriente plutôt vers une hausse de son taux directeur de 50 points de base la semaine prochaine. Deux éléments seront à surveiller de près dans une semaine : la réduction du bilan de la banque centrale et le calendrier (c’est un élément déterminant pour l’évolution des marchés financiers, selon nous) et la mise à jour des projections macroéconomiques (est-ce que la récession va devenir le scénario central pour 2023 ?).
A ne pas rater également notre webinaire avec les équipes de Saxo Banque à 13h consacré à la crise énergétique. Inscription ICI.
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