Une semaine...calme !
Christopher Dembik
Responsable de l'analyse macroéconomique
Les investisseurs vont devoir faire preuve de patience. En l’absence prochaine des traders aux Etats-Unis, c’est un marché plutôt calme qui nous attend. Nous avons eu confirmation que la politique zéro Covid ne va pas s’assouplir de sitôt en Chine. Nous n’en doutions pas. Mais une partie de la hausse des dernières semaines de la bourse reposait sur l’espoir d’un assouplissement des mesures de contrôle sanitaire. Les rares investisseurs présents cette semaine vont essayer de scruter dans le compte-rendu du FOMC publié ce soir la possibilité d’un ralentissement du rythme de hausse des taux aux Etats-Unis en raison du recul de l’inflation. Ils seront certainement une nouvelle fois déçus. Le compte-rendu de la dernière réunion de la Banque Centrale Européenne (publié jeudi) devrait susciter un intérêt moindre. L’enjeu est de savoir si la hausse des taux en décembre sera de 50 points de base ou de 75 points de base. Si on ne s’attarde que sur les récents chiffres de l’inflation, tout plaide en faveur d’une hausse de 75 points de base.
- Il n’y avait pas beaucoup de statistiques hier. La banque centrale chinoise a annoncé fournir pour 200 milliards de yuans de prêts à six banques commerciales du pays pour mener à bien des projets immobiliers (cela équivaut à environ 27 milliards d’euros). Le marché de l’immobilier chinois continue de se dégonfler. Pour l’instant, il n’y a pas d’effet systémique, encore moins hors des frontières de la Chine. Mais la vigilance prévaut. Beaucoup d’entreprises du secteur sont enregistrées aux Caïmans et aux Bahamas (ce qui signifie bien qu’il peut y avoir des conséquences pour la finance mondiale). En outre, selon les dernières données communiquées, près de 25% des émissions obligataires en Europe sont désormais des emprunts durables. C’est une bonne nouvelle.
- Sur le segment des crypto-actifs, les déboires continuent. Le Bitcoin se rapproche de plus en plus de son coût de minage aux Etats-Unis (estimé autour de 15000 dollars). Cela va être compliqué à court et à moyen terme. Il faudra certainement passer par un renforcement de la régulation pour que le marché rebondisse. Mais nous doutons que les déboires de FTX et ses retombées systémiques signent la fin des crypto-actifs .
- Sur les marchés actions, il y a des flops et des succès. L’application de rencontres pour le public LGBTQ+ Grindr fait partie des succès jusqu’à présent. Elle a fait ses débuts il y a seulement quelques jours sur le marché boursier new-yorkais. Elle semble avoir trouvé un public d’investisseurs, malgré les conditions de marché difficiles. L’application a été fondée en 2009. Elle compte à ce jour 11 millions d’utilisateurs actifs par mois. En 2021, elle a généré un chiffre d’affaires de 146 millions de dollars, en nette progression par rapport à 2020 (105 millions de dollars). L’année 2020 fut compliquée pour des raisons évidentes (Covid). Cela s’était traduit par une perte d’environ 13 millions de dollars. L’année dernière a permis un rebond important de l’activité avec un profit de 5,1 millions de dollars. Environ 6% des utilisateurs de Grindr ont souscrit à ses services payants (ce qui est peu comparé à d’autres applications comme Tinder). L’entrée en bourse a notamment pour objectif de mieux monétiser les utilisateurs. A l’inverse, Beyond Meat fait partie des flops cette année. L’action a perdu près de 80% de sa valeur depuis le mois de janvier. C’est énorme même si les conditions de marché sont difficiles pour toutes les entreprises. Lors de son entrée en bourse en 2019, ses actions avaient grimpé en flèche. Beaucoup d’investisseurs pensaient que le mouvement sans viande allait croissant. Ce n’est pas le cas, finalement. Ce segment de marché bien précis s’essouffle. L’entreprise anticipait une hausse de ses ventes de 33% cette année. La croissance ne devrait être que mineure en réalité. Cela l’a conduit à faire quelques ajustements douloureux en octobre (licenciement de 200 personnes soit l’équivalent de 19% de sa main d’œuvre). Plusieurs cadres au rôle stratégique sont également partis ces derniers mois, ce qui donne l’impression d’une crise de gouvernance en germe. Certains investisseurs considèrent que le créneau du sans viande reste porteur mais sur un horizon temps beaucoup plus long qu’initialement prévu (avec peut-être des retombées dans 20 ans…ce qui est très lointain). A noter enfin l’effondrement continu d’Orpea avant une méga-dilution qui ne plaît pas aux actionnaires mais qui est certainement la seule porte de sortie pour le groupe. L’action est en repli de 13% depuis une semaine et s’effondre de 92% depuis le début de l’année. Imaginez : en janvier, l’action valait autour des 90 euros, elle n’en vaut plus qu’environ 6 euros.
A 13h, on se retrouve pour un webinaire spécial consacré à l’immobilier en France et à l’investissement en bourse. Vous pouvez vous inscrire gratuitement ICI.
C’est une séance calme au niveau des résultats d’entreprises avec seulement Xioami (électronique, smartphones etc.), Prosus (société holding au service du groupe mondial de consommateurs sur Internet Naspers) et Deere (fabrication de matériel agricole).
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