Une triste nouvelle
Christopher Dembik
Responsable de l'analyse macroéconomique
Le marché boursier a eu un démarrage difficile (baisse du CAC 40 de 1,34% hier). On pensait que la géopolitique ne serait pas (ou peu) de la partie cette année. Finalement, elle s’est rappelée à nos bons souvenirs. L’accroissement des tensions entre les Etats-Unis et la Chine n’est toutefois pas un sujet de préoccupation, selon nous. C’est plutôt une bonne excuse pour prendre ses bénéfices et faire que l’indice parisien amorce une phase de consolidation. Par conséquent, vous l’aurez compris, nous ne pensons pas que la baisse observée hier indique un renversement de tendance durable sur les indices. Nous sommes toujours dans une trajectoire de fond haussière. Mais il est certainement normal qu’après l’euphorie de début d’année (rappelons que le CAC 40 a gagné 10% depuis le début de l’année), il y ait quelques passages à vide. Pour nous, la baisse actuelle (même si elle perdure pendant plusieurs séances) constitue certainement un bon point d’entrée pour les investisseurs qui auraient raté le précédent rallye. On serre les dents, et on essaie de garder le sourire.
- Il n’y avait pas beaucoup de statistiques lors de la séance de lundi. En Allemagne, les commandes à l’industrie suivent une tendance favorable, avec une progression de 3,2% en décembre contre seulement 2% prévu par le consensus des analystes et une très mauvaise performance de 4,4% précédemment. Plusieurs données concernant l’industrie en zone euro seront publiées dans les jours à venir (en particulier la production industrielle en Italie ce vendredi). Sur le front monétaire, rien de très nouveau. Robert Holtzmann, qui est à la tête de la banque centrale autrichienne, a indiqué que le processus de durcissement des taux doit se poursuivre jusqu’à ce que l’inflation revienne vers sa cible. Il a confirmé que les données récentes (qu’elles portent sur l’inflation ou la croissance) vont dans le sens d’une hausse des taux de 50 points de base en mars prochain. Cela fait écho aux propos tenus par Christine Lagarde lors de sa conférence de presse (mal préparée) de jeudi dernier.
- Sur le marché des changes, on pensait initialement qu’il y aurait peu d'activités cette semaine (après tout, le calendrier économique est plutôt vide). Ce n’est finalement pas le cas. L’EUR/USD a atteint un point bas de quatre semaines en renouant avec la zone située autour de 1,0720. C’est une zone de prix importante. En franchissant à la baisse le niveau de support situé à 1,0735 dans la journée d’hier, l’euro entre désormais dans un canal baissier de court terme. A moyen terme, nous tablons toujours sur une remontée de la monnaie unique. Le consensus de marché prévoit que l’EUR/USD va finir l’année autour de 1,10. Selon nous, c’est une cible de prix un peu basse. Nous voyons plutôt la paire autour de 1,15 voire 1,18 (à affiner, car nous savons très bien que les prévisions sur le forex à long terme ont une marge d’erreur élevée).
- Au niveau des matières premières, les institutionnels continuent de se repositionner. Depuis le début d’année, les matières premières agricoles et l’énergie sont en baisse, respectivement de 2,4% et 1,06%. Cela cache d’importantes disparités, évidemment. Le rééquilibrage le plus brutal concerne le gaz naturel qui est en chute libre de 40%. C’est énorme. A l’inverse, les métaux précieux restent dans une dynamique positive qui s’explique essentiellement par les attentes en termes de relance de la part de la Chine (à voir si cela va résister au test de réalité). Le zinc est le grand gagnant avec une hausse de 14% depuis le début de l’année, suivi de près par l’aluminium (11%) et le cuivre (10%). Une grande partie des mouvements observés sur les matières premières sont actuellement l’œuvre des fonds spéculatifs.
Pour ainsi dire, cette semaine il n’y a quasiment aucune statistique importante sur le front économique (l’indice des prix à la consommation en Allemagne en fin de semaine n’a aucun intérêt puisque l’inflation en zone euro pour la même période a déjà été publiée la semaine passée). En revanche, les résultats d’entreprises sont encore nombreux cette semaine. Au menu aujourd’hui : Carlsberg (entreprise brassicole danoise), BNP Paribas, Siemens Energy, SoftBank Group, Nintendo, BP, Linde (une des plus grandes entreprises du secteur du gaz au niveau mondial) , Vertex Pharmaceuticals (secteur pharmaceutique), KKR & Co (gestion d’actifs), Fortinet (leader mondial de la cybersécurité – une très belle valeur), DuPont (secteur de la chimie avec en particulier un produit phare qui est le néoprène), Illumina (solutions de séquençage de l'ADN et des micropuces à ADN) et Enphase Energy (technologie de gestion de l’énergie).
Rappel : on se retrouvece mercredi à 12h00pour un webinaire consacré au secteur de l’énergie (et plus globalement aux matières premières). Lien d’inscriptionICI.
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