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Relevé: L'élection aura lieu dans une semaine. Cette semaine, nous examinons comment elle pourrait surprendre les marchés !
Les pronostics des bookmakers cette semaine indiquent que :
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Cette semaine : Les nombreuses façons dont les élections pourraient encore surprendre les marchés.
Le resserrement inéluctable des sondages pour l'élection américaine se poursuit, tandis que l’avance de Harris face à Trump se réduit au niveau le plus serré depuis début août. Nombreux sont ceux qui pensent, en raison des erreurs de sondage lors des élections de 2016 et 2020, que les sondages sous-estiment systématiquement les chances de victoire de Trump. Cependant, les instituts de sondage ont ajusté leurs méthodes, ce qui pourrait améliorer leur précision, tout en introduisant potentiellement de nouvelles marges d’erreur.
C'est pourquoi cette semaine, nous nous concentrons sur les scénarios où les sondages seraient de nouveau largement inexacts, dans un sens comme dans l'autre. Nous examinons également les principaux facteurs de risque pouvant entraîner des incertitudes sur les marchés après les élections, surtout si les résultats sont aussi serrés que les sondages le laissent présager.
Graphique de la semaine : Les actions de petites capitalisations américaines seront plus sensibles que les grandes capitalisations aux surprises électorales.
Le graphique ci-dessus montre deux ETF : l'un suit l'indice S&P 500 des grandes entreprises américaines (en rouge), l'indice le plus suivi des grandes valeurs aux États-Unis, et l'autre suit l'indice S&P 600 des petites capitalisations (en bleu), composé principalement d’entreprises dont la capitalisation boursière se situe entre environ 1 et 8 milliards de dollars. Nous avons mis ces ETF en graphique pour souligner que les petites capitalisations américaines ont nettement surperformé après la première élection de Trump en 2016 (indiquée par la flèche), en raison des attentes de réductions d'impôts de Trump. Les actions de petites entreprises, en général davantage tournées vers le marché domestique que les grandes entreprises internationales du S&P 500, bénéficieraient probablement d'un coup de pouce en cas de victoire républicaine, alimentant l’espoir d’une baisse du taux d'imposition des sociétés à 15 % contre 21 % actuellement. En revanche, une victoire surprise des démocrates pourrait avoir l'effet inverse sur les petites capitalisations, car Harris a promis de relever le taux à 28 %. Un scénario d’impasse politique, où le parti du président élu ne contrôlerait pas les deux chambres du Congrès, resterait neutre sur cette question, car aucune modification du taux d'imposition des entreprises ne serait probable.
Note : Les deux ETF représentés ci-dessus sont les iShares Core S&P 500 UCITS ETF et iShares S&P Small Cap 600 UCITS ETF, libellés en euros et cotés en Allemagne, au Royaume-Uni et en Suisse.
Les cycles électoraux de 2016 et 2020 nous ont montré que le soutien à Trump a été largement sous-estimé. En 2016, les surprises dans certains États du Midwest ont été déterminantes pour sa victoire. En 2020, les sondages ont largement surestimé l’avance de Biden, suggérant un avantage de plus de 8 % alors qu’il s'est finalement établi à 4,5 % le jour de l'élection. Compte tenu de ces erreurs, les instituts de sondage ont révisé de manière significative leurs méthodes pour se rapprocher de « la vérité ». Cependant, nous ne saurons si ces ajustements ont été efficaces qu'après le dépouillement des résultats à partir de mardi soir prochain.
Mais que se passerait-il si les sondages se trompent encore, dans un sens comme dans l'autre ?
Que se passerait-il en cas de vague républicaine massive (Trump 2.0) ? Les marchés semblent déjà en grande partie pencher en faveur de ce scénario, à en juger par les mouvements récents et par les cotes de paris, mais cela reste loin d'être complètement intégré. Une victoire républicaine impliquant les mesures les plus décisives, telles que des réductions d'impôts et la dérégulation, pourrait entraîner de plus grands déficits budgétaires et d’importants nouveaux tarifs douaniers. Certains y voient un atout sans équivoque pour les actions américaines en raison des politiques pro-entreprises, tandis que d'autres estiment que l'état des finances publiques américaines est si critique que Trump et les républicains ne pourraient jamais réaliser ces réductions d'impôts promises. Si tel était le cas, les taux des obligations du Trésor américain risqueraient de monter en flèche.
Quant aux tarifs douaniers et au rôle du dollar américain dans le commerce mondial, le scénario Trump 2.0 pourrait avoir un impact important. Robin Brooks, ancien stratège en chef pour les devises chez Goldman Sachs, a suggéré la semaine dernière que la « principale arme » de la Chine en cas de nouveaux tarifs importants serait une dévaluation massive de sa monnaie, aggravant ainsi les tensions commerciales sino-américaines. Les autres pays exportateurs, comme le Japon et l'Allemagne, se retrouveraient également moins compétitifs. De plus, un dollar très fort est déstabilisant pour les détenteurs de dettes libellées en dollars, ce qui serait particulièrement douloureux pour les pays émergents. En somme, une vague républicaine pourrait entraîner de nombreux chocs pour les marchés.
Que se passerait-il en cas de vague démocrate surprise ? Étant donné le consensus actuel en faveur de Trump, un tel scénario serait un vrai choc. Toutefois, si les sondages ont mal évalué l'ampleur du soutien des jeunes électeurs, pro-Harris et anti-Trump, une victoire démocrate reste théoriquement possible. Si Harris gagnait et que les démocrates réussissaient à conserver le Sénat tout en reprenant la Chambre, le marché pourrait subir une correction brutale en raison de l'anticipation d’une hausse des impôts sur les sociétés. Étant donné que les marchés américains dominent les marchés mondiaux, cela se répercuterait inévitablement à l'international. Les rendements des obligations du Trésor américain pourraient hésiter face aux nouvelles dépenses fiscales probables sous une administration Harris, ce qui alourdirait le déficit et maintiendrait les inquiétudes inflationnistes, posant de nouveaux défis pour les actions américaines et mondiales.
Jusqu'à la récente montée des probabilités de victoire pour Trump, le consensus – qui reste pertinent – était que le résultat pourrait être extrêmement serré. Ce qui s’est passé pour les élections de mi-mandat de 2022 en est un bon exemple : les sondages prévoyaient que les républicains remporteraient le Sénat et gagneraient environ 230 sièges à la Chambre, mais les démocrates ont en fait renforcé leur majorité au Sénat, et les républicains n'ont obtenu que 222 sièges. Cela s’explique par une forte mobilisation des électrices, notamment des jeunes femmes, suite à l’annulation du droit à l’avortement par la Cour suprême des États-Unis.
Dans cette élection, un résultat très serré pourrait se traduire par plusieurs scénarios. D’abord, le dépouillement pourrait nécessiter des jours, voire des semaines, si des recomptages sont exigés dans certains États. De plus, un refus d’accepter les résultats par l’un des camps pourrait entraîner une contestation judiciaire. Par exemple, les républicains pourraient accuser les démocrates de fraude électorale, tandis que les démocrates pourraient contester le résultat en invoquant des cas de « suppression des électeurs ».
Le scénario le plus incertain pourrait être un score de 269-269 au Collège électoral. Cela pourrait se produire dans quatre combinaisons différentes de résultats dans les États pivots et en fonction du vote électoral du Nebraska. En cas d’égalité, la Chambre des représentants déciderait du président par un vote État par État, ce qui avantagerait Trump, étant donné qu’il contrôle plus d'États que Harris. Cependant, une telle décision serait controversée, en particulier si Trump perdait le vote populaire national de plus de 3 %.
En résumé, les incertitudes sont nombreuses, et plus l’incertitude dure, plus elle est défavorable aux marchés mondiaux. La plupart des investisseurs devraient cependant rester calmes et laisser les spéculations à court terme aux traders.
À propos de l'auteur : John est le stratégiste macro en chef de Saxo, avec plus de vingt-cinq ans d’expérience sur les marchés financiers, notamment comme responsable de la stratégie FX chez Saxo. Américain d'origine, il a grandi à Houston, au Texas, et est passionné depuis longtemps par le suivi des élections américaines et de leur place dans l'histoire.
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