On remet une pièce
Christopher Dembik
Responsable de l'analyse macroéconomique
Les investisseurs actions ont exprimé leur enthousiasme face à la forte hausse de l'emploi, qui a atténué les craintes d'une récession, tandis que le taux de chômage et les données sur les salaires hebdomadaires ont indiqué une diminution potentielle de l'inflation salariale. En conséquence, le S&P 500 a bondi de 1,5 % et le Nasdaq 100 de 0,7 %. La reprise du marché boursier a été généralisée, les 11 secteurs du S&P 500 ayant enregistré des gains, avec en tête les matériaux et les produits industriels. L'indice de volatilité CBOE (VIX) est tombé à 14,6, atteignant son niveau le plus bas depuis février 2020. En outre, le secteur des banques régionales, auparavant en difficulté, a connu une forte reprise, le SPDR S&P Regional Banking ETR s'envolant de 6 % vendredi et dépassant la moyenne mobile de 50 jours. C’est désormais sur d'autres données économiques américaines telles que les services ISM et les demandes d'allocations chômage que les intervenants de marché auront le regard tourné, afin de voir à quel point les décideurs de la Fed pourraient diverger lors de la réunion de juin, alors qu'une pause reste prévue pour l'instant. Pendant ce temps, les inquiétudes concernant la récession dans la zone euro pourraient s'intensifier si les données allemandes continuent de décevoir, suggérant une baisse de l'euro.
Les derniers faits marquants :
- Les contrats à terme sur le pétrole brut WTI ont augmenté de 4,5 % à l'ouverture des marchés asiatiques, atteignant 75 dollars, le niveau le plus élevé depuis le 2 mai, après que l'Arabie saoudite a accepté une réduction supplémentaire de l'offre de 1 million de barils par jour en juillet pour apporter de la stabilité au marché. Cet accord s'ajoute à un accord plus large de l'OPEP+ visant à limiter l'offre jusqu'en 2024, le groupe cherchant à relancer les prix du pétrole en perte de vitesse. L'OPEP+ a mis en place des réductions de 3,66 millions de bpj, soit 3,6 % de la demande mondiale, dont 2 millions de bpj convenus l'année dernière et des réductions volontaires de 1,66 million de bpj convenues en avril. Le groupe a également convenu dimanche de réduire les objectifs de production globaux à partir de janvier 2024 de 1,4 million de bpj supplémentaires par rapport aux objectifs actuels, pour atteindre un total de 40,46 millions de bpj, mais ces objectifs sont inférieurs pour la Russie, le Nigeria et l'Angola afin de les aligner sur les niveaux de production actuels. Si ces réductions témoignent une fois de plus de l'engagement de l'OPEP à soutenir les prix du pétrole, l'impact d'une mesure similaire prise en avril a été complètement effacé en raison des inquiétudes suscitées par la faiblesse de l'économie mondiale et de son impact sur la demande.
- Des données récentes ont montré que l'économie allemande est entrée en récession au premier trimestre, la diminution de la demande mondiale ayant exercé des pressions à la baisse sur l'économie industrielle. Les données allemandes sont donc au cœur de la semaine à venir, avec les données commerciales d'avril attendues lundi, les commandes d'usine pour avril publiées mardi et la production industrielle publiée mercredi. Les commandes d'usine du mois de mars ont connu une chute énorme de plus de 10 % par rapport au mois précédent et la production industrielle a également baissé de 3,4 % par rapport au mois précédent.
- Le président Biden a promulgué avec succès la législation bipartisane samedi, ce qui a eu pour effet d'arrêter le plafond de la dette de 31 400 milliards de dollars et d'atténuer le risque potentiel d'un défaut de paiement du gouvernement fédéral américain. En conséquence, l'attention du marché s'est déplacée vers l'évaluation de la réaction du marché obligataire à l'afflux de titres du Trésor et des implications du réapprovisionnement du compte général du Trésor (TGA) avec 500 à 600 milliards de dollars à la Réserve fédérale (Fed), en particulier en ce qui concerne la liquidité au sein du système bancaire. L'ampleur de cet impact dépend principalement de la question de savoir si l'augmentation du TGA résulte d'une réduction des réserves excédentaires des banques, drainant ainsi la liquidité du système bancaire, ou d'une diminution des soldes Reverse Repo du fonds monétaire à la Fed, ce qui transférerait des passifs sur le bilan de la Fed sans affecter la liquidité bancaire.
A suivre aujourd'hui :
- Il faudra suivre à 16h les indices PMI aux Etats-Unis
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