On respire (un peu)
Christopher Dembik
Responsable de l'analyse macroéconomique
Pour que le marché boursier poursuive sur sa tendance de fond haussière, il faut passer par une petite consolidation. C’est toujours sain et cela permet aux acheteurs qui ont raté le coche d’entrer sur le marché, propulsant l’indice vers une nouvelle tendance haussière. Nous sommes confiants à court terme sur l’orientation de la bourse. Un élément important, et pourtant passé inaperçu, va aussi soutenir la tendance haussière. C’est la fin de l’allocation refuge au niveau des investisseurs institutionnels (c’est-à-dire qu’ils ont placé leurs avoirs en USD). On observe un net redéploiement des capitaux vers les autres zones. C’est évidemment le signe d’un retour de l’appétit au risque. Cela va bien sûr bénéficier aux principaux indices européens et, soyons fou, peut-être aussi aux petites valeurs (mais cela va prendre plus de temps).
- Il n’y avait pas énormément de statistiques hier. Alors que la Banque Centrale Européenne (BCE) craint une boucle prix-salaire en zone euro, tout indique que c’est plutôt l’inverse qui se produit. En Espagne, les salaires réels moyens sont désormais inférieurs de 4% à ce qu’ils étaient il y a quinze ans. C’est plutôt un appauvrissement généralisé qui se passe sous nos yeux. En Chine, le PIB est ressorti nettement inférieur aux attentes du gouvernement en 2022, à seulement 3%. Sachant que le chiffre est certainement un peu enjolivé, il est probable que la croissance était en réalité bien plus faible. L’autre nouvelle venue de Chine, c’est que la population a, pour la première fois, diminué en 2022. C’était attendu. Mais c’est un événement majeur. La démographie reste un des moteurs à long terme de la croissance. La bonne nouvelle du jour (il en faut au moins une), c’est que la pandémie semble avoir été un facteur d’innovation majeur.
- Sur les marchés financiers, c’est assez inattendu mais les investisseurs institutionnels sont majoritairement acheteurs d’euros. C’était l’inverse à l’été 2022. Les positions acheteuses sont même proches de leur niveau historiquement. Lorsque le positionnement est si extrême, cela engendre généralement un retour de bâton. Nous pensons que l’EUR/USD pourrait atteindre la cible des 1,10. Mais la paire aura du mal à s’échapper de ce niveau (ce qui pourrait entraîner un pull back). A la bourse de Paris, les valeurs du luxe continuent d’avoir le vent en poupe et de représenter une pondération croissante de l’indice CAC 40. Leur poids atteint 36,44% de l’indice avec en tête LVMH (17,23%), L’Oréal (8,75%) et ensuite Hermès (7,48%). Ce sont les valeurs de bon père de famille que tout épargnant doit certainement détenir dans son portefeuille.
- On s’en doutait. Mais c’est désormais prouvé. Les dépenses de R&D en pourcentage du PIB des Etats-Unis ont dépassé le seuil symbolique des 3% en 2020. C’est un niveau supérieur de 10% à celui d’avant la période Covid.
L’inflation, l’inflation et encore l’inflation ! Au Royaume-Uni, l’indice des prix à la consommation est attendu ce matin (première estimation). Le consensus prévoit un léger repli à 10,5% sur un an contre 10,7% précédemment. Cela déterminera l’ampleur de la hausse des taux de la Banque d’Angleterre en février (le consensus de marché hésite entre une hausse de 25 ou de 50 points de base). Cet après-midi sera marqué par la publication de l’indice des prix à la production aux Etats-Unis (on considère que c’est le pipeline d’inflation – ce qui va être répercuté par les entreprises aux consommateurs). La bonne nouvelle, c’est que les prix à la production sont prévus en baisse en décembre avec une chute de 0,1% sur un mois. Cela confirmerait que les pressions inflationnistes se réduisent outre-Atlantique.
Les résultats d’entreprises continuent aujourd’hui avec EQT (groupe d’investissement basé en Suède), Charles Schwab (courtier très présent aux Etats-Unis), PNC Financial Services (spécialisé dans les services bancaires à destination des particuliers) et Kinder Morgan (infrastructures énergétiques en Amérique du Nord).
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