Honorable
Christopher Dembik
Responsable de l'analyse macroéconomique
Il y a quelques déconvenues en bourse mais la tendance reste positive. Parmi ces déconvenues, il y a le titre Carrefour qui a connu quelques remous hier en raison d’une activité décevante en France (la bonne nouvelle, c’est que l’activité au Brésil a été en revanche soutenue). L’horizon boursier pour les valeurs de la consommation reste positif, selon nous. A noter que l’élection présidentielle française devrait avoir un très faible impact sur le marché. Nous nous attendons tout au plus à une remontée de l’euro face au franc suisse et au dollar américain dans les échanges asiatiques pendant la nuit de dimanche à lundi. Il n’y aura pas de fort rebond durable de la volatilité. C’est exclu.
- Le vice-président de la Banque Centrale Européenne (BCE), Luis de Guindos, n’a pas la réputation d’être un faucon. Il a pourtant clairement plaidé pour une normalisation rapide de la politique monétaire en zone euro hier : fin du programme d’assouplissement quantitatif APP en juillet et possible première hausse des taux en juillet ou en septembre, en fonction des dernières données économiques. C’est un signal très fort envoyé aux opérateurs de marché. Après de longues hésitations, la BCE semble avoir enfin décidé de s’attaquer à l’inflation durable. L’EUR/USD a réagi positivement dans la foulée (en approche des 1,0920). Au niveau des statistiques, le climat des affaires en France a rebondi en avril à la surprise générale. L’indice pour le secteur manufacturier affiche une progression à 108 contre une prévision à 104 et un chiffre en mars à 106. Cela s’explique essentiellement par un optimisme accru concernant les carnets de commande (à la fois au niveau national et international).
- Nous sommes toujours négatifs sur les pays émergents (du fait d’un risque accru de crise de la dette). Il y a au moins cinq raisons de s’inquiéter : 1) le niveau de dette publique et de dette privée s’est fortement accru depuis le début de la pandémie ; 2) les taux d’intérêt en local ont très fortement augmenté en l’espace de quelques mois pour faire face aux craintes inflationnistes (avec un succès mitigé à ce niveau) ; 3) les taux au niveau mondial sont en progression également ; 4) beaucoup de devises se sont affaiblies (mais pas toutes, comme en témoigne la forte performance du real brésilien face au dollar américain depuis le début de l’année) et 5) le défaut du Sri Lanka pourrait avoir des conséquences plus larges qu’attendues, d’autres pays pouvant suivre la même voie. A cet égard, les pays les plus vulnérables sont l’Ethiopie, le Salvador, la Tunisie, le Pakistan et le Ghana selon nous. Ils font face à un niveau de dette élevé (plus de 80% du PIB) et les taux ont augmenté de plus de sept points de pourcentage au cours des deux dernières années.
- La pénurie de batteries pour véhicules électriques atteint des niveaux critiques. Selon le PDG de Rivian, cela pourrait atteindre des proportions plus inquiétantes que la pénurie de puces informatiques. L’écart entre l’offre et la demande est massif, conduisant à une envolée des prix. Sauf surprise, le prix des véhicules électriques devrait flamber dans les mois à venir. Pour l’instant, la demande de la part des consommateurs reste soutenue (conscience écologique ?).
Peu d’indicateurs aujourd’hui, à l’exception des indicateurs PMI pour le mois d’avril (première estimation). Nous y prêtons peu attention car nous considérons que les PMI sont de mauvais indicateurs d’évolution de l’activité depuis le début de la pandémie. Les enquêtes d’opinion réalisées au niveau national sont, en général, plus fiables.
Pas de résultats d’entreprises aujourd’hui.
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