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Pas de panique

Macro
CD
Christopher Dembik

Responsable de l'analyse macroéconomique

Petite consolidation sur le CAC 40 hier mais qui n’est en rien problématique. Nous faisons partie des analystes qui considèrent que le marché devrait continuer d’être bien orienté à court terme, tant que la récession aux Etats-Unis n’est pas confirmée. Quand ce sera confirmé, ce sera différent. La baisse de l’emploi aux Etats-Unis pourrait être le signal attendu par les marchés de la confirmation de la récession (certainement une récession similaire à celle des années 1990), ce qui va pousser la Réserve Fédérale américaine (Fed) à agir et à baisser ses taux. Pour l’instant, le marché monétaire considère que la première baisse des taux devrait survenir en novembre 2023. En supposant que cette prévision n’est pas complètement erronée, cela laisse à court terme une belle marge d’appréciation des indices. Plusieurs facteurs expliquent la bonne tenue des bourses : des attentes basses concernant les résultats d’entreprises ce qui laisse une grande place aux bonnes surprises mais aussi l’anticipation que la Fed va effectuer une pause (après sa hausse de 25 points de base prévue la semaine prochaine). Il y a toutefois des poches de fragilité en bourse (en particulier les valeurs les moins liquides). C’est la preuve que même si l’appétit au risque est là, il y a des limites et beaucoup d’investisseurs préfèrent, à juste titre, rester sur ce qui est liquide au cas où les choses se passeraient mal.

  • Les grands indices sont toujours bien orientés (notamment parce que les flux de liquidité vont encore se recycler sur ces indices, en particulier par le biais des ETFs). En revanche, toutes les entreprises ne sont pas logées à la même enseigne. Dans un contexte de hausse du coût du capital, les entreprises avec un niveau de dette élevée et/ou celles dépendantes d’importants financements sont aujourd’hui en difficulté. A la Bourse de Paris, il y a notamment deux canards boiteux : Orpea avec une dette de 9,7 milliards d’euros et Casino avec une dette totale de 6 milliards d’euros. Le groupe de distribution est en chute libre malgré les scénarios de sortie qui se dessinent. C’est un dossier compliqué (il vaut mieux rester à l’écart). En effet, peu importe la solution qui sera retenue, cela va passer par une augmentation de capital qui sera particulièrement dilutive. A fuir. Les biotechs sont également en difficulté maintenant que l’argent a un coût. Hier, la société Nanobiotix s’est effondrée en bourse avec une chute de plus de 25%. Il s’agit d’une entreprise qui pèse 92 millions d’euros en bourse (c’est une grosse small cap). Mais elle n’a plus que six mois de trésorerie. On s’attend au pire. En règle générale, dans le contexte actuel, il faut mieux rester exposé sur les valeurs les plus liquides. Des entreprises comme Eramet ou Coca Cola sont des cibles potentielles. Nous les évoquons puisque ces deux entreprises ont annoncé de solides résultats. Pour Eramet, les résultats sont un peu en deçà du consensus mais c’est une belle entreprise qui ne se paie que trois fois les résultats. Il y a encore moins de doutes du côté de Coca Cola puisque les résultats sont bien au-dessus des attentes. Le groupe a retrouvé du pricing power. Il a été en mesure d’augmenter ses prix pour lutter contre l’inflation tout en gardant une croissance des ventes de +3%. La marge opérationnelle est un peu en baisse, mais rien d’inquiétant à cet égard. En outre, l’entreprise a confirmé ses prévisions pour 2023 avec une croissance organique du chiffre d’affaires qui pourrait atteindre 8% dans le scénario le plus optimiste. Dans le secteur du luxe, Kering est également une belle société qui se paie 19 fois les bénéfices et qui est encore loin de son plus haut historique (il y a une marge d’appréciation si le titre connaît la même tendance que les autres valeurs du luxe). On continue de marteler qu’il faut rester à l’écart des valeurs dilutives (c’est-à-dire des sociétés ayant recours à des OCABSA). L’entreprise est sauvée mais l’actionnaire est plumé.
  • C’est aussi l’occasion de revenir sur un autre pari de début d’année. Beaucoup de gérants ont misé sur la Chine en raison de la réouverture économique et sanitaire. Manifestement, c’était un pari audacieux. Les actions chinoises font péniblement 2% de gain depuis le début de  l’année contre une hausse fulgurante de 17% pour le CAC 40. En outre, si on va au bout du raisonnement, il faut convertir la performance des actions chinoises en euro. C’est mauvais : -1,3% depuis janvier. Retenons qu’il vaut mieux rester sur des stratégies un peu conventionnelles en bourse si on souhaite gagner sur la durée plutôt que de miser sur des investissements plus exotiques (et donc risqués). Même chose pour les actifs émergents. Il n’y a aucune raison d’en détenir dans son portefeuille (à moins d’être exposé d’une manière ou d’une autre et de chercher à couvrir son risque).

Les résultats d’entreprises continuent avecBoeing, Meta, eBay, ServiceNow (solutions technologiques à destination des entreprises) et Teradyne(entreprise spécialisée dans le développement, la fabrication et la commercialisation d'équipements de test automatique, notamment pour le créneau des semi-conducteurs).

C’est une séance plutôt calme sur le front économique avec principalement les commandes de biens durables aux Etats-Unis (mars) et les stocks de pétrole brut. 

 

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