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Les valeurs de défense resteront un thème gagnant
Actions 5 minutes de lecture
Peter Garnry
Chief Investment Strategist
Relevé: Les entreprises de défense européennes continuent de remporter des commandes importantes compte tenu du fait que l'Europe augmente considérablement ses dépenses dans le secteur de la défense en réponse à la guerre en Ukraine. Nous examinons notre panier de valeurs de défense, l'un des paniers les plus performants de l'année dernière, tiré principalement par les valeurs de défense européennes telles que Saab, Rheinmetall, Hensoldt, Kongsberg Gruppen et Leonardo.
Points clés de cette note sur les actions :
- Le panier des valeurs de défense a réalisé la meilleure performance la semaine dernière avec une baisse de seulement 0,9%, alors que la plupart des valeurs de croissance ont enregistré des baisses comprises entre -2% et -8%.
- Les dépenses dans le secteur de la défense des pays d'Europe centrale et occidentale ont augmenté pour atteindre 345 milliards de dollars d'ici 2022, ce qui équivaut en termes réels aux dépenses de 1989.
- Les entreprises de défense européennes ont été les grandes gagnantes depuis que la guerre en Ukraine a éclaté l'année dernière, avec Saab, Rheinmetall, Hensoldt, Saab et Kongsberg Gruppen les cinq gagnants.
Le monde multipolaire continuera à soutenir la croissance des valeurs de défense
La semaine dernière a été difficile pour le marché boursier si l'on considère les principales méga-capitalisations. La plupart des paniers des thèmes boursiers ont chuté entre 2,2 % et 8,5 %, mais un thème boursier en dehors des mégacapitalisations est resté le panier le plus performant, à savoir le panier de la défense, qui n'a chuté que de 0,9 % la semaine dernière. Cette performance montre que ce thème continue d'être réévalué par rapport au reste du marché boursier, les investisseurs réalisant que la défense devient un thème de croissance à long terme.
La guerre en Ukraine a fondamentalement changé le jeu géopolitique et accéléré ce que nous appelons le jeu de la fragmentation. Il s'agit essentiellement d'une dynamique géopolitique qui fragmente et réaligne les chaînes d'approvisionnement mondiales pour tenir compte de ce qui deviendra, au fil du temps, un monde multipolaire. Les États-Unis et la Chine participaient au jeu de la fragmentation depuis les premiers jours de l'administration Trump, tandis que l'Europe hésitait à s'y joindre en raison de ses profondes relations commerciales avec la Chine et surtout de la dépendance de l'Allemagne à l'égard de la vente de machines à la Chine et de l'énergie bon marché en provenance de la Russie. Mais la guerre en Ukraine et la tentative de la Russie d'affaiblir l'Europe par le biais de ses exportations d'énergie ont entraîné l'Europe dans le jeu de l'éclatement.
Les budgets de défense de l'Europe augmentent actuellement à un rythme rapide et continueront à croître de plus de 10 % par an au cours des cinq prochaines années. Les États d'Europe centrale et occidentale ont dépensé 345 milliards de dollars en 2022, ce qui, en termes réels, est supérieur aux dépenses de 1989, dernière année de la guerre froide. Ce nouveau niveau de dépenses place les États d'Europe centrale et occidentale presque au même niveau que les dépenses militaires de l'Asie de l'Est, ce qui montre que l'Europe reste une puissance redoutable.
L'Europe veut réduire sa dépendance antérieure à l'égard de la Russie, de sorte que plusieurs industries clés sont désormais considérées comme des intérêts de sécurité nationale recevant des subventions des gouvernements européens et des réglementations seront introduites pour déplacer diverses productions vers le continent européen ou vers des pays jugés neutres ou alignés sur l'Europe dans le jeu de la fragmentation. Les flux mondiaux de capital-risque affluaient déjà vers les start-ups du secteur de la défense dans les années qui ont suivi la victoire de Trump en 2016, ce qui suggère que les marchés de capitaux étaient déjà conscients de la nouvelle dynamique. La guerre en Ukraine a stimulé les investissements dans les technologies de défense et 2023 pourrait bien être une nouvelle année record.
Le premier principe de l'Europe donne de bons résultats aux entreprises européennes de défense
Depuis le début de la guerre en Ukraine, en février 2022, le rendement médian des actions de notre panier de défense a été de 35 %, les cinq premiers gagnants étant tous des entreprises de défense européennes telles que Saab (+172 %), Rheinmetall (+159 %), Hensoldt (+125 %), Kongsberg Gruppen (+76 %) et Leonardo (+63 %). Alors que les entreprises de défense américaines bénéficieront également de dépenses plus élevées, la priorité en Europe est de dépenser pour les entreprises de défense européennes afin de construire une industrie de défense plus forte en Europe. Les entreprises européennes de défense ont également été évaluées en fonction d'une croissance nulle et de marges d'exploitation très faibles, de sorte que les rendements élevés reflètent également une réévaluation significative de l'avenir.
Kongsberg Gruppen a enregistré de bons résultats au premier trimestre dans sa division Défense et Aérospatiale, grâce aux prises de commandes de la division missiles. La direction a indiqué que le nouveau budget de la défense des États-Unis augmentera considérablement les dépenses consacrées au programme de missiles de frappe navale, ce qui profitera à Kongsberg Gruppen.
L'entreprise suédoise de défense et d'aérospatiale Saab a fait état, dans ses résultats du premier trimestre, d'une augmentation de 266 % des commandes dans sa division Dynamics, qui comprend des domaines tels que le combat terrestre, les systèmes de missiles, les systèmes sous-marins et les solutions de formation.
Le cycle d'investissement qui a débuté en Europe à la suite de la guerre en Ukraine ne doit pas être sous-estimé et constitue peut-être le plus grand moteur pour que l'Allemagne change sa perception du monde et son rôle en tant que première économie d'Europe. En mettant davantage l'accent sur les dépenses militaires, l'Allemagne pourrait sortir de la logique d'austérité et passer définitivement au mode dépenses. L'expansion de la crise de l'énergie est le prochain catalyseur qui incitera l'Allemagne à dépenser encore plus dans les infrastructures.
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